En matière civile, le droit de la preuve prévoit que « c’est celui qui demande l’exécution d’une obligation qui doit la prouver ». Lorsqu’un justiciable veut faire valoir ses droits en justice, c’est à lui de fournir les preuves qui étayent ses prétentions pour emporter l’adhésion du juge.
Aucun texte n’interdit de faire appel à un détective privé pour obtenir des éléments de preuve. Il faudra cependant s’assurer que le détective emploie des méthodes loyales et licites pour les obtenir, sous peine de voir le rapport écarté par les juges au motif de leur illicéité.
Comme tout mode de preuve, le rapport de l’agent de recherches privées doit avoir été obtenu loyalement et être licite. C’est la base du droit de la preuve issu de l’article 6§1 de la CEDH qui prévoit le droit au procès équitable, dont l’une des composantes est la loyauté des moyens de preuve, garante d’une procédure équitable.
Une fois son enquête terminée, le détective privé établit un rapport d’enquête susceptible d’appuyer les prétentions du justiciable. Dans la mesure où les informations que ce rapport contient ont été obtenues de manière licite et loyale, il s’agira d’un moyen de preuve recevable, aux termes d’une jurisprudence constante depuis un arrêt de la 2eme chambre civile de la Cour de Cassation en date du 7 novembre 1962.