Stop child abuse

OSINT : ils traquent des objets pour le FBI

Stéphanie LADEL est passionnée d’OSINT. Sur son temps libre, elle s’adonne, avec d’autres bénévoles de la communauté OSINT-FR, à une activité peu commune : elle traque des objets recherchés par de hautes autorités policières comme le FBI (Etats-Unis), EUROPOL (Europe) ou encore l’ACCCE (Australie), dans le cadre d’enquêtes pédocriminelles. Comment s’organise cette traque ? Quelles sont les consignes à respecter pour ne pas contrevenir aux enquêtes en cours ?

 

J’ai rencontré Stéphanie LADEL lors d’un évènement OSINT mais j’avais déjà lu un de ses articles sur LinkedIn où elle revenait, justement, sur ce travail très particulier d’enquête OSINT autour d’objets à identifier. Un travail de recherche que des volontaires de la communauté OSINT-FR proposent bénévolement, sans rien attendre en retour.

Stéphanie LADEL ouvre le bal des interviews de la saison 3 de mon podcast. Vous pouvez écouter notre entretien ici :

STOP CHILD ABUSE

Il arrive que lors d’enquêtes policières, du matériel pédocriminel (photos ou vidéos) dévoile des objets dont l’identification ou la géolocalisation pourrait se révéler décisive pour la résolution de l’enquête, son avancée ou l’identification d’une victime.

C’est ainsi que des programmes ont été mis en place pour faire le lien entre ces hautes autorités (FBI, EUROPE et ACCCE) et le grand public. La police demande alors si tout un chacun peut aider à l’identification de ces objets : une oeuvre d’art sur un mur, un flacon sur une table, un uniforme scolaire, un sigle sur un t-shirt… ce sont exclusivement des objets extraits d’enquêtes de crimes sexuelles contre des enfants.

Voici par exemple le programme « Stop Child Abuse » mis en place par EUROPOL dès 2017 :

En Australie, l’ACCCE a lancé son projet « Stop Child Abuse – Trace an Object » le 3 mars 2021. Au 30 août 2023, plus de 900 signalements ont été effectués sur la plateforme dédiée. Au-delà des avancements dans les enquêtes, des vendeurs d’objets qui ont pu être identifiés, ce sont aussi d’autres signalements d’abus qui ont pu être effectués via ces programmes. Ces initiatives sont des lieux où les paroles des témoins et victimes peuvent être recueillies en toute sécurité.

Stop child abuse objects
Exemples d’objets recherchés par EUROPOL
NE PAS NUIRE

Dans l’épisode de podcast, Stéphanie insiste sur les précautions à prendre lorsqu’on réalise de telles recherches. Déjà, bien comprendre qu’il s’agit de traquer des objets et non pas des criminels. Ensuite, ne jamais intervenir, que ce soit pour contacter un pédocriminel directement ou même un revendeur d’objet ou un graphiste. La mission de Stéphanie et son équipe d’osinters se tient à :

  • réaliser des recherches OSINT qui puissent être revérifiées par les autorités elles-mêmes
  • rédiger un rapport d’enquête avec le fruit de toutes ces recherches
  • faire parvenir le rapport via les plateformes dédiées

Les intuitions de chaque enquêteur sont creusées. La coordination entre les membres de ces enquêtes est primordiale car il serait contreproductif d’effectuer une recherche que quelqu’un a déjà fait et dont il a publié les résultats quelques jours plus tôt.

Stéphanie détaille, par exemple, dans cet article, le travail d’enquête afin d’identifier une bouteille :

acetone -osint objet

Elle parle plus précisément, dans l’épisode de podcast, de diverses catégories d’étiquettes que cette bouteille d’acétone a eu au cours des années, ce qui a permis de dater dans le temps, l’achat de cette bouteille dans le commerce.

C’est un véritable travail de fourmi, minutieux, et relu des dizaines de fois avant d’être envoyé.

En octobre prochain, dans le magazine Cyber IT, sortira un nouvel article sur une de leur enquête ! On reste en alerte de cette prochaine publication.

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